Mais alors, pourquoi cette oeuvre de Molière plutôt qu’une autre ? Réponse de Georges Forestier : « Le Malade imaginaire, dernière oeuvre du  dramaturge, est celle pour laquelle nous disposons d’un nombre exceptionnel de documents. Un immense travail en archives a été effectué, de même que de nombreuses recherches sur la gestuelle, la déclamation de la prose… »

L’intérêt du Malade imaginaire réside dans son caractère synthétique qui rassemble les multiples facettes des arts de la scène de la seconde moitié du  XVII^e siècle (déclamation, jeux français et italien, chant, danse, acrobatie, costume, accessoire et scénographie), pouvant être mises en pratique sur la  scène d’aujourd’hui. Le Malade imaginaire proposé ce soir n’est ni celui que Molière a joué au Palais-Royal ni celui qui fut donné un an après sa mort dans  les jardins de Versailles, mais une version qui combine les informations dont Théâtre Molière Sorbonne dispose sur les représentations ayant eu lieu entre février 1673 et juillet 1674. « Mieux qu’une reconstitution d’une représentation donnée, à tel jour et telle heure, et pour laquelle nous ne disposons pas de toutes les informations, notre version intègre les diverses pratiques historiques et conditions matérielles qui nous sont connues pour cette comédie-ballet au cours de ses dix-huit premiers mois d’existence », explique Mickaël Bouffard.

En outre, ce projet de recherche interdisciplinaire met à profit les différentes disciplines qui font la renommée et l’expertise de Sorbonne Université : l’histoire de la littérature et du théâtre, l’histoire de l’art, de la danse et des spectacles, l’histoire de la médecine et des sciences, la musicologie,  l’organologie, l’archéologie expérimentale... Cette pièce classique incarne un projet à la fois complet et ambitieux tant des points de vue scientifique et pédagogique qu’artistique.