Déclamation et jeu scénique
Au XVIIe siècle, l’art dramatique est un art de la parole et du geste où le comédien emploie les techniques de l’orateur pour valoriser la beauté et la signification du texte, tout en émouvant et captivant son auditeur.
Molière a développé un jeu qui lui est propre où ces traditions rhétoriques se mêlent aux influences italiennes, par l’utilisation du demi-masque, des grimaces et jeux de scène. « L’interprète ne joue pas le texte à la manière d’aujourd’hui, il l’exprime à travers le langage corporel. Sous la direction de Jean-Noël Laurenti et Mickaël Bouffard, nos comédiennes et comédiens ont travaillé sur leur gestuelle, leur posture, leur prononciation et leurs expressions faciales », explique Georges Forestier.
Le Théâtre Molière Sorbonne s’attache depuis plusieurs années à réactiver les techniques de jeu des années 1660 et 1670 : de la prononciation à la déclamation, en passant par la gestuelle, le placement et les déplacements scéniques. Des traités de déclamation, des dictionnaires de rimes et des écritures phonétiques permettent d’approcher le son disparu du théâtre du XVIIe siècle. Des recueils de gestes, des manuscrits de souffleurs, des traités de civilité et une iconographie riche donnent l’occasion de retrouver les gestes, les postures, les révérences, les façons d’entrer, de sortir, de se déplacer et de se disposer sur scène.
Des gros chantiers ont également été menés sur la déclamation de la prose grâce aux travaux de master du comédien Antoine Gheerbrant, et sur la façon de déclamer le latin macaronique de la cérémonie finale.