Pourquoi un spectacle universitaire ?
Jouée, dansée et chantée par des étudiantes et étudiants de Sorbonne Université et de ses partenaires, cette version revisitée du Malade imaginaire souhaite susciter une certaine émulation dans le monde du spectacle, en démontrant que des pratiques historiquement informées et issues de la recherche, peuvent constituer une option de mise en scène légitime parmi toutes celles proposées par l’offre théâtrale actuelle.
Ce spectacle universitaire ambitionne aussi d’attirer l’attention du public sur des pratiques scéniques patrimoniales qui ont marqué, à l’époque de Molière, un tournant fondamental dans l’histoire du théâtre français. « Nous désirons que ce spectacle soit pour nous, ce que sont les simulations, maquettes ou reconstitutions virtuelles pour les archéologues, à savoir une façon de matérialiser et divulguer l’état de leur savoir et de leurs hypothèses à un moment donné », expose Mickaël Bouffard.
Véritable outil de réflexion, d’interprétation et de vulgarisation, ce spectacle cristallise un état provisoire de la connaissance qu’il est appelé à faire progresser voire à remettre en question. Cette version du Malade imaginaire n’a pas vocation à entrer en concurrence avec le marché du spectacle actuel, mais bien à le stimuler et à donner une expérience concrète à de jeunes artistes en voie de professionnalisation, comme le font les conservatoires et les écoles dédiées aux arts de la scène. « Plusieurs de nos étudiantes et étudiants sont en voie de professionnalisation aujourd’hui. Certains même sont passés professionnels et ont monté leur propre troupe. Tandis que d’autres ont été recrutés par des ensembles de musique ou des troupes de théâtre baroque », souligne Georges Forestier.
Tous les chantiers du projet comportent une forte dimension de formation, mais aussi un volet expérimental que n’autorise jamais le temps de production d’un spectacle dans le monde professionnel, milieu auquel ce projet voue une partie de ses retombées.